Le roi Zumbi dos Palmares et le quilombo de Palmares est l’épisode le plus emblématique de la résistance des Africains à l’esclavage au Brésil.
Pour la soumission finale du quilombo de Palmares, le Pernambouc eut recours au paulista tristement célèbre Domingos Jorge Velho. Cet homme s’était illustré à maintes reprises dans le massacre des peuples assujettis à la domination portugaise, notamment les Indiens.
C’était un homme violent et cruel, détesté par la plupart des seigneurs de la terre qui se résignèrent malgré tout à faire appel à lui.
La troupe de mercenaires qui l’accompagnait était à l’image du chef et n’hésitait pas à rançonner les habitants dès qu’ils en avaient l’occasion. Quant au chef, il n’hésita pas à assassiner deux cents Indiens qui refusèrent de l’accompagner dans sa campagne contre le roi noir. Il leur trancha tout bonnement la tête !
Une première grande expédition partit en décembre 1692. Le « massacreur d’Indiens » était convaincu de remporter une victoire rapide contre le quilombo…
Malgré l’appui supplémentaire d’une troupe d’habitants d’Alagoas, ses troupes ne parvinrent même pas à franchir la première enceinte du macumbo de Macaco (le « quartier général » de Zumbi dos Palmares, une véritable forteresse).
Ce fut une belle débandade jusqu’à Porto Calvo et pour la première fois Domingos Jorge Velho connu l’étrange saveur de la défaite, qui plus est contre des Noirs.
Il retenta sa chance en janvier 1694. D’énormes renforts arrivèrent à Porto Calvo, traînant derrière eux pièces d’artilleries et munitions à profusion.
C’était désormais près de 3000 hommes bien armés qui s’apprêtaient à assaillir les 5000 mètres de fortifications du macumbo de Macaco derrière lesquelles étaient retranchés les Noirs libres.
La bataille dura 22 jours, jusqu’au 6 février 1694. 22 jours durant lesquels les assaillants surent parfaitement maîtriser leur supériorité numérique et la belle profusion de munitions dont ils disposaient. Au début du mois de février, Domingos Jorge Velho eut l’idée de construire une palissade oblique, ce qui permit à ses troupes d’avancer jusqu’au pied des fortifications de Macaco.
Se sentant cerné, Zumbi dos Palmares n’eut pas d’autre choix que de tenter une retraite stratégique durant la nuit. Les assaillants, s’attendant à cette manœuvre, attaquèrent au moment opportun. La retraite stratégique s’acheva en une terrible débandade.
Après plus de 65 ans de lutte pour la liberté, le quilombo de Palmares avait cessé d’exister.
Néanmoins, le roi Noir réussit à s’échapper lors de l’assaut. Durant les mois qui suivirent, avec le peu d’hommes qu’il lui restait, il mena de nombreuses opérations de guérilla contre les seigneurs de la terre. En novembre 1695, un de ses auxiliaires fut capturé. Sévèrement torturé, il révéla le lieu de la retraite de Zumbi et ses hommes.
Le 20 novembre 1695, Domingos Jorge Velho s’introduisit par surprise dans le refuge de Zumbi dos Palmares et ses hommes qui opposèrent une ultime résistance. Ils furent tous tués en à peine quelques heures.
Le roi noir, qui combattu jusqu’à la fin pour une lutte qu’il savait inconciliable avec l’ordre colonial, fut décapité. Sa tête fut plantée au bout d’une pique sur la place principale de Recife.
Aujourd’hui, dans bien des Etats, le 20 novembre est un jour férié. C’est « le Jour de la Conscience Noire » :
L’histoire nous abuse
Elle dit tout et son contraire
Jusqu’à dire que l’abolition
fut proclammée au mois de mai
La preuve de ce mensonge
C’est que la misère est toujours là
Vive le 20 novembre
Le temps de se souvenir
Rien à voire avec le 13 Mai
Rien a commémorer
Beaucoup de temps à passer
Et le noir lutte toujours
Zumbi est notre héros
Zumbi est notre héros, vieux compagnon
De Palmares il fut le roi
Pour la cause de lhomme noir
Ce fut lui qui lutta le plus
Le poids de chaque lutte, vieux compagnon
Le noir n’est toujours pas libre, camarade