C’est l’un des sports les plus pratiqués au Brésil. Il est classé dans la catégorie des arts martiaux. Cependant, ses origines se retrouveraient en Afrique, plus précisément en Angola. Les noirs déportés dans les plantations de canne à sucre au Brésil, l’utilisaient pour exprimer entre eux, des sentiments de révolte refoulés. Qu’est-ce que c’est que la capoeira et comment est-elle née ? Toute la lumière sur ce sport qui allie art, danse et musique.
La capoeira, une forme d’expression de la liberté des noirs déportés
C’est toute une culture qui s’exprime à travers cet art. La culture des noirs d’Afrique déportés au Brésil pendant la période esclavagiste. Du 16e au milieu du 19e siècle où l’esclavage prit fin, on dénombre à peu près 4 millions d’esclaves importés dans le plus vaste pays d’Amérique latine. Venant de diverses contrées de l’Angola, ils sont dispersés dans les champs de plantation de canne à sucre par le colon. C’était la stratégie trouvée pour mieux asseoir son autorité sur ces opprimés. Mais cela ne fonctionnera pas sur le long terme. Car les esclaves n’ont jamais accepté d’avoir été captivés et vendus comme du bétail. Ils ruminaient leur colère de même que les mauvais traitements dont ils faisaient objet.
Interdit d’utiliser des armes ou de pratiquer une quelconque forme de combat dans les senzalas (lieux qui leur servaient d’habitation), ils n’avaient plus que leur corps pour s’exprimer et s’épanouir. De plus, chacun possédant un dialecte il leur était difficile de communiquer entre eux.
Ainsi, ils prirent l’habitude de se retrouver après le dur labeur dans les plantations pour exécuter quelques rites et coutumes de chez eux. Ici on chante, on danse et on tape les mains : la capoeira est née.
Les chansons aux paroles mythiques relataient leur désespoir et en même temps leur foi en un avenir meilleur. Les danses font intervenir essentiellement des mouvements de pieds, mais aussi des mains, de la tête, des genoux et des coudes.
Progressivement, certains esclaves comprirent qu’ils pouvaient profiter de ces rituels pour développer dans la plus grande discrétion, des techniques de combats pouvant les aider à s’échapper. Dissimulant leur entrainement derrière des jeux de chorégraphies, ils développèrent effectivement des techniques redoutables inspirées de mouvement d’animaux de leur environnement ainsi que de leurs conditions de vie. Avec les mains souvent menottées, ils mirent beaucoup plus les pieds à contribution. Ils peuvent prendre appui sur leurs mains pour mener des acrobaties et donner des coups de points. Ils apprirent aussi des façons d’esquiver les coups. Avec les tâches exécutées au quotidien, il ne fut plus difficile de combiner agilité, techniques et force pour améliorer la Capoeira.
Un instrument de musique pour tout agrémenter
Le « hungu » ou encore « bolumbumba » est originaire de l’Angola. Transporté en terre brésilienne, il est renommé « Berimbau ». C’est l’instrument de musique qui accompagne les mouvements de la capoeira. Sa cadence détermine la vitesse de la capoeira.
Avec un tel entrainement, certains réussirent vraiment à s’échapper du diktat du colon pour initier des mouvements de révolte et la libération de leurs frères. Ces derniers s’échappèrent dans la brousse pour former de nouveaux esclaves à la capoeira. Ils menèrent de nombreuses luttes.
Après l’abolition de l’esclavage, la capoeira fit tout de même son petit bonhomme de chemin malgré les critiques apportées par les autorités militaires. Plus tard, elle fut retenue officiellement sur la liste des nouvelles disciplines sportives au Brésil. Aujourd’hui, c’est le deuxième sport national pratiqué dans ce pays après le football. La capoeira est enseignée dans plusieurs écoles et universités enseignement au Brésil, mais également dans d’autres contrées.