Le sexe au Brésil

Le sexe au Brésil jouit d’une réputation qui ne résiste pas à l’examen des faits. Le Brésil n’est pas ce pays de cocagne tout entier dévoué à des cultes dionysiaques aussi extravagants qu’érotiques culminant chaque année dans la débauche des jours gras du Carnaval.

Des études récentes montrent ainsi que le sexe au Brésil, pour important qu’il soit, ne permet pas de distinguer radicalement les Brésiliens d’autres peuples a priori moins exotiques. Parmi un échantillon de 26 pays, le Brésil se place ainsi à la cinquième position dans la fréquence des rapports sexuels (derrière respectivement les États-Unis, la Russie, la France et la Grèce).

Ces résultats confortent les études de la plupart des sexologues qui ont comparé la sexualité des Brésiliens aux autres nations américaines. Ces études classent régulièrement le Brésil au bas de la liste pour bon nombre de pratiques sexuelles, qu’il s’agisse de masturbation, d’usage de sex-toys, d’acceptation de l’homosexualité ou encore du nombre de partenaires sexuels au cours d’une vie (en particulier pour les femmes).

Le sexe au Brésil n’est donc pas si facile et les mœurs sexuels du Brésil sont loin d’être aussi libérées qu’on pourrait le croire. D’ailleurs, l’avortement n’est toujours pas légal, les homosexuels souffrent de discriminations (surtout les femmes) et la condition des transsexuels n’a vraiment, mais vraiment rien d’enviable.

Basiquement, le Brésil est un pays où 70 % des hommes et des femmes s’estiment satisfaits de leurs vies sexuelles qui se résument en moyenne à 3 ou 4 rapports hebdomadaires. Rien d’extraordinaire.

Mais le mythe perdure et chaque année, des bataillons d’étrangers s’abattent sur le Brésil avec l’espoir de trouver ce qu’ils n’ont pas découvert chez eux.

 

Certains touristes frustrés débarquent ainsi à Rio de Janeiro en s’imaginant arriver dans un eldorado libéré du carcan de la morale sexuelle et des revendications du féminisme… sans s’imaginer une seule seconde à quel point le combat féministe au Brésil est vivant et transforme les mœurs depuis plus de 30 ans !

sexe5bS’imaginer que les Brésiliennes sont des femmes faciles, des marie-couche-toi-là n’attendant qu’une idylle avec un Apollon d’occident plus ou moins grassouillet et ne parlant pas un mot de Portugais relève, au mieux, d’un fantasme machiste de bas-étage.

Les Brésiliennes ne sont pas des gourdes. L’idéale douteux de la femme docile et soumise aux désirs des hommes, acceptant de coucher pour quelques mots doux n’existe tout simplement pas.

Bien sûr, les cariocas sont bien plus à l’aise dans le flirt et la drague que les Nord-Américains. C’est un peuple très tactile, qui a développé une sorte de culte autour des tongs et de la mini-jupe.

Mais une bise, un abração (accolade) ou le port de la minijupe ne sont en rien d’hypothétiques invitations au sexe. Aussi, ramener au motel une Brésilienne en minijupe qu’on vient juste de rencontrer au bar, ce n’est pas si fréquent !sexe4

Et peut être qu’à Rio de Janeiro ce qui arrive statistiquement le plus souvent, c’est un étranger qui partage les frais d’un motel avec une autre touriste rencontrée au bar.

Ils perpétuent de la sorte, et sans le savoir, un trait caractéristique de la société brésilienne, où peut-être plus qu’ailleurs, les rapports sexuels sont « conservateurs » et se réalisent le plus souvent entre membres d’une même classe sociale.

 

Il n’existe pas de « syndrome du Brésil » comparable au « syndrome de Paris » qui fait la richesse de quelques psychologues japonais prenant en charge le malheur de leurs compatriotes démoralisés par la triste réalité du romantisme parisien. Les touristes étrangers déçus par la réalité du sexe au Brésil trouvent un exutoire à leur frustration sur place, dans les bordels des grandes métropoles.

La prostitution au Brésil est plus ou moins légale… Ce qui fait qu’elle est plus visible qu’ailleurs. Le revers, c’est que le tourisme sexuel est une triste réalité et connaît un véritable boom.

Des touristes désœuvrés, attirés par la réputation sulfureuse du pays viennent sans cesse alimenter les bordels des grandes villes. Le sexe au Brésil est ainsi devenu une véritable industrie dans certains hauts lieux du tourisme (Fortaleza, São Luiz, Salvador…).

A Rio de Janeiro, la prostitution a une longue tradition, comme le suggère la vétusté de certains bordels d’Ipanema ou Copacabana. Rio fut en effet pendant près de 200 ans le plus grand port d’Atlantique Sud. En plus des marchandises, « la cité merveilleuse » constituait une escale obligée pour tous les navires souhaitant rallier l’Australie ou franchir le Cap Horn.

Au XIXe siècle, on estime qu’environ ¼ de la population carioca était des étrangers en transit. Dans ces conditions, le sexe au Brésil s’est très vite institué comme un business lucratif (en témoignent les épouvantables taux de syphilis et de petite vérole de l’époque.)

Le port de Rio de Janeiro a aujourd’hui perdu de sa splendeur. Mais certainement pas le commerce du sexe au Brésil : les marins ont été remplacé par les touristes occidentaux.

Chaque année, durant les 4 jours de Carnaval, ce n’est pas moins de 60 millions de préservatifs qui sont distribués. Assez pour endiguer l’épidémie de VIH ?

Thierry Mercier

Bonjour ! Je m'appelle Thierry Mercier, et je suis le fondateur de brasilpassion.com, un blog qui célèbre le riche tissu de l'histoire, de la culture, du tourisme et des arts martiaux brésiliens. J'ai un amour profond pour le Brésil et une fascination pour son héritage diversifié, et j'ai fait de ma mission de partager la beauté et la complexité de ce pays vibrant avec le monde. Que vous soyez intéressé par l'exploration de monuments emblématiques ou que vous souhaitiez vous plonger dans les subtilités des arts martiaux brésiliens, brasilpassion.com est votre porte d'entrée pour débloquer l'essence du Brésil. Instagram / Email