La mascotte de la Coupe du Monde 2014 a hérité du nom un peu farfelu de Fuleco. C’est, il faut bien l’avouer, l’une des mascottes les plus controversées. Petite histoire d’un fiasco.
Depuis Willie, la mascotte de la Coupe du Monde anglaise de 1966, tous les pays organisateurs ont pris grand soin de bénir cet événement mondial par le truchement d’une mascotte officielle. Du bon vieux Juanito (Mexique, 1970) à Zakumi (Afrique du Sud, 2010), ces personnages sont sensés représenter la popularité de cette compétition.
En vérité, elles s’avèrent surtout être d’excellents produits dérivés (fabriquées en séries limitées plus ou moins cotées…). Voici le nouveau cadet dans la famille » mascotte de la coupe du monde FIFA « … Fuleco !
C’est en effet ce surnom un peu farfelu que 1,7 millions de Brésiliens ont choisi pour baptiser le Tatu Bola jaune et vert à la carapace bleue. Fuleco a ainsi récolté 48% des suffrages, bien loin devant Zuzeco (31%) et Amijubi (21%), autres noms proposés qui, il faut bien le reconnaître, font davantage penser à des divinités du candomblé qu’à une mascotte de football.
Au premier abord, la mascotte est plutôt bien choisie. Le tatou est en effet un animal de la forêt amazonienne menacé d’extinction, reconnaissable à sa carapace, et qui a la particularité de se replier sur lui-même pour se protéger en cas d’attaque (ce qui correspond davantage au jeu italien, mais bon, passons…).
En outre Fuleco est la contraction portugaise de futebol et ecologia, ce que l’opportuniste FIFA, trop heureuse de maquiller son business derrière le label passe-partout de « développement durable », s’est empressée d’acclamer des deux pieds :
« Fuleco symbolise la manière avec laquelle la Coupe du Monde de la Fifa peut allier football et écologie, et ainsi encourager les populations à se comporter de manière responsable vis-à-vis de la planète… »
Un très joli blabla des responsables de la FIFA qui n’en manque pas une pour mettre les pieds dans le plat… Car l’image que de nombreux Brésiliens garderont en tête, c’est l’expulsion manu-militari des Indiens du Brésil qui vivaient non loin du Maracaña (le mythique stade de Rio de Janeiro). Pas très développement durable tout ça…
Néanmoins, ce qui provoque un véritable tollé contre la mascotte de la Coupe du Monde de la FIFA c’est davantage les proximités lexicales de Fuleco avec tout un tas d’insultes.
On apprend ainsi sur les réseaux sociaux brésiliens, déchaînés contre ce choix malencontreux, que Fuleco se prête particulièrement bien aux jeux de mots :
- Fuleco signifie « anus » dans certains argots du Brésil,
- Fuleiro signifie littéralement « qui n’est pas digne de confiance, menteur »
- Fudeco signifie « celui qui baise »
- Fumeco signifie « celui qui fume ».
Au final, Fuleco s’avère un nom peu judicieux. Bon nombre de Brésiliens préfèrent d’ailleurs que leur mascotte n’est pas de nom! Ou qu’elle soit au moins rebaptisée Tatu-Bola…
La mascotte brésilienne est-elle dans la lignée que son prédécesseur, le fameux Footix ? Il est certain que le petit coq français de la Coupe du Monde 98 remporte la palme des mascottes les plus moches de l’histoire. Un flop monumental! Fallait quand même oser les porter ces tee-shirts avec un coq qui tape dans une balle !
Et pourtant ! A ce jour la France demeure le dernier pays organisateur à avoir remporté la Coupe du Monde.
Et si le gri-gri c’était d’avoir une mascotte ridicule pour pouvoir gagner une Coupe du Monde à domicile ? Les Français l’ont fait avec Footix. Alors pourquoi pas le Brésil avec Fuleco…