La forêt équatoriale amazonienne abrite des écosystèmes riches d’une biodiversité sans équivalent. Elle tire son nom et sa démesure du fleuve éponyme qui la traverse de part en part.
L’Amazonie : La plus grande forêt au monde
L’Amazone est le fleuve de tous les records. C’est l’un des plus longs au monde et sans conteste le plus puissant.
Fort de ses mille affluents, son débit est supérieur aux flots conjugués du Congo, du Nil, du Mississipi, du Mékong, du Yangzijiang et plus encore…
Du mont Mismi (vers Arequipa, Pérou) d’où il prend sa source jusqu’à son immense embouchure aux abords de Belém, il change de nom à chaque méandre.
Au cours de son trajet long d’environ 6500 km, on l’appelle Ene, Tambo, Ucayali, Solimões et Amazonas.
La forêt amazonienne, qui s’abreuve de cette gigantesque artère, s’étend sur 9 pays (Guyane Française, Suriname, Guyana, Venezuela, Colombie, Pérou, Équateur, Bolivie et bien sûr, le Brésil) et couvre environ 6 millions de km², soit l’équivalent de 14 fois l’Etat de Californie ou 11 fois la superficie de la France.
Cet espace représente entre 55 et 60 % des forêts tropicales humides qui demeurent sur notre planète ; si bien que même mises bout à bout, les immenses forêts d’Afrique et d’Indonésie ont du mal à couvrir ne serait-ce que la moitié de l’Amazonie.
L’Amazonie brésilienne dite « légale » s’étale sur environ 5 millions de km². D’Est en Ouest, sa largeur est à elle-seule plus importante que la largeur de l’Océan Atlantique séparant l’Afrique du continent brésilien. 80 % de cette surface relève d’un écosystème propre à la forêt équatoriale.
L’Amazonie : Une forêt équatoriale au cœur du débat écologiste
L’Amazonie est au cœur des préoccupations écologistes du monde depuis une trentaine d’années. A l’aube de l’écologie politique, on la considérait comme le poumon de la planète, absolument nécessaire au recyclage des pollutions générées par nos sociétés consuméristes.
En plus d’être relativement inexact, cet argument éculé permettait à de grands intérêts capitalistes d’incriminer les pays pauvres (la déforestation) dans les mutations climatiques qu’on commençait tout juste à mesurer (et que bon nombre de multinationales font toujours semblant d’ignorer).
Aujourd’hui, le regard qu’on jette sur cette forêt équatoriale a quelque peu changé : plutôt que de célébrer les vertus limitées de la photosynthèse, on regarde bien davantage la forêt amazonienne comme un immense gisement de carbone qu’on serait bien inspiré de laisser intact.
De nos jours, la principale richesse mise en avant est l’incroyable diversité des écosystèmes fonctionnels et naturels qui peuplent cette forêt et dont on observe les mutations sous l’effet des différents changements climatiques, comme s’il s’agissait d’un véritable laboratoire à ciel ouvert.
Forts des enseignements nés de l’observation et de la collaboration avec des tribus amazoniennes, les scientifiques commencent à réviser certaines notions qui hantent les imaginaires depuis des siècles.
Par exemple, les récents progrès de l’archéologie forestière conjugués à une meilleure connaissance des systèmes agricoles amérindiens remettent complètement en cause la notion de « forêt primaire » ou celle, à remiser, de « forêt vierge ».
En effet, bien qu’encore rudimentaire, l’archéologie forestière a découvert des vestiges de présence humaine à peu près partout (on retrouve en abondance des outillages en pierre tout à fait caractéristiques).
Dans le même temps, la subtilité des systèmes agricoles amérindiens commence seulement à se révéler à nos yeux. Les modifications qu’ils opèrent à la marge du milieu naturel pour le rendre plus riche en certaines espèces végétales nous étaient imperceptibles il y a encore peu de temps et le seraient encore si les Indiens ne nous avaient pas appris à les repérer.
Ce qui ressort de cette nouvelle grille de lecture c’est que la forêt équatoriale amazonienne, même « primaire », apparaît de plus en plus aux scientifiques comme un espace construit.
Des études récentes sur les châtaigniers du Brésil montrent ainsi qu’il y a une totale corrélation entre la présence humaine et les grandes châtaigneraies. Entendons-nous bien : il ne s’agit pas là de plantations mais bien d’une symbiose entre la présence de l’homme et le fait de favoriser la croissance de cet arbre.
Cette symbiose est le fruit de l’intelligence des peuples indigènes et du soin qu’ils apportent pour dégager certains espaces nécessaires au développement de certains arbres. Il s’agit le plus souvent de gestes simples, comme repositionner une graine pour qu’elle se développe plus aisément.