Sócrates : Le Docteur

Sócrates Brasilileiro Sampaio de Souza Vieira de Oliveira est né le 19 février 1954 à Belém, capitale du Pará. Il fut une idole du football brésilien.

Après sa retraite sportive, ce footballeur bourré de talents, qu’on appelait affectueusement « Docteur » (qu’il était de formation) ou Magrão, fut entraîneur, journaliste et commentateur sportif, musicien, acteur et enfin producteur de théâtre.

Il a eu, en somme, autant de vies qu’il a de noms dans son état civil !

 

socrates1Sócrates est considéré comme un des meilleurs joueurs de football de tous les temps. Il est aux Corinthians (l’équipe qui a remporté le championnat du monde des clubs 2012) ce que le roi Pelé est à Santos.

Il fut aussi un ardent militant politique, particulièrement dans les années 80 alors qu’il s’opposait intelligemment à la moribonde dictature militaire brésilienne (1964-1985).

« Le Docteur » fut ainsi un des piliers de la fameuse démocratie participative qui caractérisait la gestion des Corinthians à cette époque.

En 1971, il fait ses premiers pas dans le football de haut niveau à 17 ans, en intégrant l’équipe carioca (Rio de Janeiro) de Botafogo.

Parallèlement, il poursuit ses études à l’Université. Il obtient son diplôme de médecine en 1977. Il célèbre l’achèvement de ses études en arrachant le championnat avec son équipe.

 

Dès l’année suivante, il signe un contrat avec les Corinthians, le club avec lequel il écrira les plus belles pages footballistiques de sa légende.

En 1979, à l’occasion d’une rencontre amicale contre le Paraguay, il intègre pour la première fois l’équipe nationale du Brésil. Il ne quittera plus la Seleção.

Son jeu plein de poésie et de finesse n’a d’égal que son charisme. Avec sa barbe et sa façon de distiller les ballons, si tranquillement, le n°18 ressemble à un général en campagne, un tacticien hors pair ayant toujours un coup d’avance sur l’adversaire.

En 1982, les troupes du Général sont éliminés par l’Italie, un peu contre le cours du jeu. L’année suivante, le Brésil échoue en finale de la Copa América.

Les Brésiliens sont frustrés. Sócrates sent qu’il est temps pour lui de renouveler ses expériences. Il signe un contrat avec la Fiorentina et s’envole pour deux saisons en Europe.

 

Arrive le moment tant attendu. La Coupe du Monde mexicaine de 1986. « Le Docteur » a 32 ans et sait bien qu’il s’agit de sa dernière chance pour remporter le titre. Sócrates, Junior, Careca et Zico… Le Brésil a une terrible faim de raccrocher une médaille à son maillot !

Le quart de finale qui opposa le Brésil à la France de Platini, championne d’Europe en titre, est un morceau d’anthologie du football. Ce duel sonnait comme une finale rêvée… qui n’aura lieu que 12 ans plus tard, au stade de France.

Mais ce duel de 1986 fut on ne peut plus disputé que la finale à sens unique de 98. Avec un résultat qu’on ne se lasse pas de savourer 15 ans après…

Sócrates garde de ce match un des pires souvenirs de sa carrière. Cette rencontre qui s’est décidée au penalty a, en effet, vu son tir arrêté par le portier français de l’époque, Joël Bats

Le Brésil partit de Mexico par la petite porte. Les Bleus de Platini quant à eux s’inclinèrent au match suivant et manquèrent les deux Coupes du Monde suivantes, faute d’avoir su se qualifier.

 

Après cette défaite, il termina sa brillante carrière au service du ballon rond en portant les couleurs de Flamengo, Santos et enfin à Botafogo. Il raccrocha ses crampons en 1989 et entama toute une série d’autres vies.

Sócrates s’est éteint le 4 décembre 2011, des suites d’une septicémie.